Ils sont boulanger, architecte, jardinier, ou sans formation… Aucun point commun entre eux a priori. Qu’à cela ne tienne, ils ont tous choisi d’ouvrir un nouveau chapitre dans leur vie, en se formant au métier de développeur web. Sébastien Delphine fait partie de cette tribu des heureux reconvertis. Bac S et master de physique fondamentale et médicale en poche, il devient ingénieur en neurosciences dans le monde de la recherche médicale. Avant de, quelques années plus tard, opérer un virage à 180º. Il est aujourd’hui développeur Fullstack chez CARBON IT. Un grand écart ? Peut-être, mais Sébastien était loin de partir de zéro. « Lors de mes premières expériences professionnelles, j’ai développé sous Python des logiciels de traitement de signal et d’image sur des images IRM, et de diagnostic en utilisant l’intelligence artificielle. »
Pour le meilleur et pour le code
Au-delà du diplôme et de son expérience, Carbon a su déceler chez Sébastien un potentiel, une personnalité, une envie d’apprendre, de progresser. L’entreprise a fait un pari sur l’avenir. Pour qu’il soit gagnant, elle a donné à sa nouvelle recrue tous les outils pour monter en compétences. En le formant, en s’assurant que ses bases étaient solides, en incitant -comme elle le fait toujours- sa communauté de passionnés à partager leurs connaissances. « Le secret de la maîtrise en toute chose est de demeurer étudiant à jamais. » L’auteur Martin Palmer avait vu juste. Surtout dans le secteur numérique, où les évolutions technologiques vont (presque) plus vite que la lumière, et où les langages informatiques se périment vite. Sébastien l’a bien compris. « Pour rester à niveau, surtout dans ce domaine qui évolue jour après jour, il est important de faire de la veille technologique et de participer à des conférences », affirme-t-il. Le jeune homme n’hésite donc jamais à se former par lui-même. « Pour avoir appris le Python en mode autodidacte, je peux dire que Google est mon ami. » Sébastien se considère autodidacte, comme un développeur sur trois (enquête CodinGame 2020), qui « estime avoir appris à coder seul, principalement grâce à des ressources gratuites (tutoriels, livres, YouTube, etc.). » Chez Carbon, Sébastien a de solides perspectives d’évolution, et l’opportunité de multiplier les projets passionnants. En ce moment ? Il est Développeur FrontEnd React JS/ReactNative pour le PMU. Il y travaille sur « la refonte du site web et des applications iOS et Android, l’interface dédiée aux parieurs pour réaliser des paris ou visualiser des résultats de courses. »
Oser le numérique
Même en temps de Covid, le numérique est un des rares secteurs où les recrutements n’ont pas connu de pause. Les développeurs en particulier, ces architectes du numérique, sont très prisés. Sans eux, pas de site internet, d’application ni de logiciel. Le langage informatique est leur “religion”, et les Java, .NET ou Javascript, des sujets de discussion quotidiens. Pour répondre aux besoins immenses de main d’œuvre qualifiée, de nombreuses écoles ont vu le jour. Certaines s’appuient sur un campus, à Paris ou en province. D’autres, très nombreuses, sont exclusivement en ligne. Sur son canapé, ou sur une plage des Maldives, il suffit alors d’un ordinateur, d’une connexion internet et de beaucoup de motivation pour apprendre les bases du métier. A elles seules, les 700 formations labellisées « Grande école du numérique » (GEN) ont permis, en quatre ans, à près de 28.000 personnes de se former aux métiers du numérique. Parmi elles, on trouve 56% de personnes peu ou pas qualifiées en recherche d’emploi.
L’école buissonnière
« Devenez développeur web en 5 mois. » La promesse, alléchante, est celle de Wild code school. « Notre formation Développeur web est une expérience immersive qui vous fait passer de débutant à Développeur web en 9 semaines », avance de son côté le Wagon. OpenClassrooms, Coursera… En tapant sur un moteur de recherche « formation développeur web », les résultats sont innombrables. Ces formations sont en ligne, ou en présentiel (parfois les deux), très courtes ou très longues, plus ou moins chères (parfois même, gratuites). Et très souvent, elles sont ouvertes à des profils de tous horizons, sans condition de diplôme. Car pour faire face aux besoins, immenses, la tech a su s’adapter. Elle n’est plus un bastion imprenable pour les profils atypiques et les deuxièmes carrières. Les formations accélérées -en moyenne 7 mois pour celles labellisées GEN- décollent. « C’est un peu comme pour les chasseurs, il y a les bonnes formations, et les mauvaises formations », met en garde Sébastien. « Si certaines sont accessibles, voire même très accessibles, elles ne donnent pas forcément les arguments qu’il faut pour pouvoir concurrencer des développeurs chevronnés en entretien d’embauche. » Avant de sortir sa carte bleue et de s’engager, mieux vaut donc se renseigner, faire marcher le bouche-à-oreille, s’assurer des débouchés à l’issue de la formation. « Pour avoir fait certaines formations en ligne, selon moi, l’encadrement et la pratique (expériences ou projets, perso ou pro) sont les deux clés d’une bonne formation », insiste Sébastien. « Etre encadré pour faire des outils concrets avec les bonnes pratiques est une opportunité que j’ai pu avoir dès mes premiers pas chez CARBON IT. » Quant à son avenir, Sébastien se voit, à court terme, finir sa mission full front pour pouvoir « assumer » son statut de full stack. « A long terme, je souhaite revenir à un précédent amour, la data science. Dans quel secteur ? Seul l’avenir me le dira… »